Nous faisons bien plus que de l’agriculture biologique, nous œuvrons pour la biodiversite

Ces dernières décennies, les terres cultivées ont été presque aussi néfastes pour la vie que les villes ou les routes. Aujourd’hui, lorsque l’on traverse la campagne, on y voit des kilomètres de monocultures intensives où toute forme de vie non utile à la rentabilité est ignorée ou supprimée. En éliminant les herbes sauvages (celles appelées les mauvaises herbes), les insectes (qu’ils soient utiles ou non), les bactéries, les champignons, et en chassant reptiles et oiseaux, sans parler d’une utilisation intensive de l’eau, nous transformons ce qui était autrefois un milieu vivant en un décor inerte, dont le seul intérêt est le produit que nous en extrayons pour le vendre comme aliment. Et c’est cet aliment que consomme la majorité des gens aujourd’hui.

Ce n’est pas ce que nous voulons pour nos terres, ni pour cet autre futur possible. Nous voulons des champs vivants, durables, qui offrent bien plus que le fruit récolté : la base d’un écosystème sain. En conservant des espèces végétales sauvages, en laissant pousser herbes, broussailles ou arbustes sans traitement herbicide, en favorisant les populations d’insectes, en abritant rongeurs, prédateurs, oiseaux, amphibiens et reptiles, nous contribuons à augmenter la biodiversité de nos terres. Et davantage de diversité signifie plus de résilience face aux changements et perturbations futurs. Une meilleure gestion des sols signifie aussi davantage de CO₂ absorbé et une moindre augmentation de la température planétaire.

À ce stade, nous allons même bien au-delà de l’agriculture ! Nous aspirons à un paysage riche en vie, un environnement rural où ceux qui travaillent la terre puissent également y vivre, avec des villages dotés d’écoles, d’un accès aux soins, de commerces, où l’on se sente bien et partie prenante de son lieu de vie.

C’est pour cela qu’à Tierra y Libertad nous avons fait appel à des experts et que, avec leur aide, nous mettons en œuvre les actions suivantes pour accroître activement la biodiversité sur nos terres :

Installation de nichoirs, perchoirs et abris pour les oiseaux et les chauves-souris afin de favoriser la régulation des ravageurs et l’équilibre écologique de la ferme

Pour cela, nous sélectionnons les espèces présentes dans l’écosystème et dans les zones naturelles voisines susceptibles d’interagir positivement avec la culture, et nous installons des nichoirs adaptés aux préférences de chaque espèce.

Les oiseaux insectivores comme les martinets, gobemouches, hirondelles, mésanges bleues, mésanges huppées et fauvettes jouent un rôle essentiel dans le contrôle des insectes volants dans de nombreuses zones. Les bergeronnettes et les rouges-gorges, quant à eux, préfèrent se nourrir de chenilles, de pucerons et d’autres insectes des arbres, ainsi que d’insectes terrestres, de larves, de coléoptères et de mouches.

Les rouges-gorges, par exemple, sont très territoriaux et préfèrent des endroits abrités, ombragés et calmes. À l’inverse, nous avons installé des nichoirs pour martinets sur les façades des bâtiments ou, si nécessaire, sur des poteaux.

Les rapaces comme le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) permettent de réguler les populations de campagnols et autres rongeurs, que la chouette effraie (Tyto alba) chasse également la nuit.

Les crécerelles apprécient les zones lumineuses et dégagées, comme les champs ouverts ou les terrasses, tandis que la chouette préfère des endroits plus protégés, tels que les anciennes constructions ou l’intérieur d’un grand arbre.

L’occupation des nichoirs est vérifiée régulièrement afin d’observer les populations et d’optimiser leur emplacement si nécessaire. Nous les nettoyons également à l’automne, pour qu’ils soient prêts à accueillir de nouveaux nids au printemps suivant.

Étangs pour amphibiens et abreuvoirs ou points d’accès permanents à l’eau

Nous construisons des mares étanchéifiées avec des matériaux compatibles avec la vie aquatique, afin de prolonger le cycle de vie des amphibiens et de fournir un point d’accès à l’eau pour toute la faune environnante.

Nous gérons la végétation autour de la mare et choisissons des emplacements optimaux sur la propriété, en recherchant une hétérogénéité structurelle et en tenant compte de la connectivité avec d’autres zones naturelles ou points d’intérêt pour les amphibiens.
Nous adaptons également les points d’eau existants ou installons des abreuvoirs pour faciliter l’accès à l’eau pour la faune, tout en prévoyant des rampes ou sorties pour éviter les noyades.

Murets en pierres sèches, refuges pour reptiles afin de favoriser la biodiversité en lisière des champs et des fermes

Les murets en pierres sèches ne sont pas seulement esthétiques et emblématiques de notre paysage traditionnel, ils offrent aussi un abri et une source de nourriture à d’innombrables animaux. Ils servent de réserves thermiques et de coupe-vent.

Les araignées y chassent, les lézards et les serpents s’y chauffent au soleil, les chauves-souris et les abeilles sauvages y installent leurs nids. Les crapauds et les escargots y trouvent un refuge humide, les hérissons et les reines des bourdons y hibernent.

De nombreuses espèces végétales prospèrent également dans les interstices de ces murs, contribuant ainsi à la richesse de la biodiversité.

Revégétalisation – plantation d’espèces végétales arborées, arbustives et aromatiques à floraison étalée tout au long de l’année

Il est important d’enrichir la structure paysagère et de maintenir la biodiversité tout au long de l’année, notamment pour offrir nourriture et refuge à de nombreuses espèces animales.

Nous cherchons à renforcer la chaîne trophique grâce à une floraison échelonnée de différentes plantes tout au long de l’année, base de l’alimentation des insectes, des oiseaux et de leurs prédateurs. Cela permet de favoriser l’équilibre écologique des cultures, qui autrement ne présentent qu’une période de floraison unique.

Parmi nos plantes préférées, que l’on trouve aussi naturellement dans notre environnement, figurent les plantes aromatiques telles que le romarin, la lavande, la sauge ou l’hélichryse, ainsi que les floraisons et les fruits du ciste, de l’ajonc, des pistachiers ou du myrte, particulièrement résistants dans notre région.

Elles s’associent parfaitement à des arbustes comme les troènes, les épines-vinettes ou les noisetiers, ainsi qu’à des arbres comme les arbousiers, caroubiers, pruniers, amandiers et lauriers, entre beaucoup d’autres.

 

Les concepts adaptés à nos zones incluent :

• Haies mixtes : espèces arbustives combinées avec des espèces aromatiques (par exemple, lentisque + lavande aspic + lavande + romarin).
• Bandes aromatiques : aux bordures des parcelles, entre zones d’irrigation ou le long des chemins.
• Îlots de biodiversité : petites zones non cultivées avec une floraison échelonnée. Des arbres à différentes hauteurs permettent à diverses espèces d’oiseaux de prospérer dans les terres agricoles.

Par notre travail et nos actions, nous cherchons à améliorer la vie dans nos champs. Nous voulons produire des aliments sains qui transmettent l’abondance des formes de vie et la complexité des interactions que nous observons et que nous restaurons peu à peu dans les écosystèmes agricoles de Tierra y Libertad.